En visitant notre site, vous acceptez notre politique de confidentialité concernant les cookies, le suivi, les statistiques, etc. Lire la suite
L’aquaponie a le vent en poupe et nombreux sont les porteurs de projets qui souhaitent se lancer dans cette nouvelle filière professionnelle. Peut-être même en faites-vous partie !
Mais avez-vous suffisamment anticipé la réalisation de votre projet ? Aujourd’hui nous dressons une liste d’erreurs fréquemment commises en aquaponie… afin de vous éviter de les reproduire !
La plupart des schémas représentant l’aquaponie omettent une étape essentielle au bon fonctionnement d’un système : l’extraction (automatisée) des boues. En effet, les poissons restituent dans l’eau ce qu’ils n’assimilent pas de deux manières différentes :
Ce phosphore est problématique puisqu’il favorise le développement rapide de cyanobactéries dans l’eau. Celles-ci émettent des composés odorants (géosmine) qui se fixent dans la chair du poisson et lui donnent un goût de vase.
Il est donc important d’extraire rapidement et efficacement les boues piscicoles (lessivage du phosphore dans l’eau en quelques minutes) pour éviter ce phénomène.
Extraire les boues mais pour en faire quoi ? Pour se servir du phosphore et des micro-organismes qu’elles contiennent pardi ! Cela nécessite cependant une étape de minéralisation qui peut être assurée par un lombrifiltre voire un lombricompost, tout dépend de la valorisation souhaitée derrière et de leur siccité.
La préconisation BiOPONi :
La liste du matériel inadapté observé en aquaponie pro est plutôt longue… mais de manière générale, si le matériel n’est ni utilisé par les aquaculteurs, ni utilisé par les hydroponistes alors c’est mauvais signe. Voilà quelques exemples de matériel à éviter :
La préconisation BiOPONi : Utilisez toujours du matériel professionnel éprouvé ou que vous avez vu en production dont l’utilisation ne mettra en danger ni votre ferme et sa rentabilité, ni votre cheptel, ni votre vie, ni celle des autres.
Tous les hydroponistes vous le diront, moins il y a d’eau à gérer et mieux ils se portent. Pourtant, beaucoup d’aquaponistes s’infligent l’utilisation de grands volumes, notamment quand il s’agit de cultiver sur radeaux flottants en DWC* (système à inertie utilisé aux USA lors de l’émergence de l’aquaponie professionnelle au début des années 2000). Cette inertie est pratique puisqu’elle permet de continuer à fertiliser les végétaux alors même qu’il n’y a plus de poisson, et de se passer de la régulation thermique durant une partie de l’année. Cependant elle est aussi dangereuse quand :
Par ailleurs, des vides sanitaires devront, quoiqu’il arrive, être réalisés (pour entretien ou à la suite d’un problème sanitaire). Ces systèmes utilisant de grands volumes obligent à renouveler des quantités d’eau très importantes. A ce titre très peu d’aquaponistes utilisent des compteurs d’eau. S’il est bon de prétendre être vertueux, notamment sur le besoin en eau de la ferme, encore faut-il pouvoir le prouver !
La préconisation BiOPONi : Limitez l’utilisation de grands volumes d’eau. Mesurez vos consommations et dépenses en eau et prouvez que votre système est vertueux.
*Deep Water Culture
Penser que vous allez pouvoir vous occuper de tout dans votre ferme est une hérésie. Produire en aquaponie nécessite d’être :
Chacune de ces compétences est complexe et aucune ne s’improvise. S’ajoutent à ces facultés la gestion administrative et financière de la structure, et surtout la commercialisation des produits de la ferme, trop souvent oubliée. Il faut pouvoir communiquer sur la qualité de ses produits, identifier ses cibles client et assurer la logistique de vente souhaitée.
Certains porteurs de projets rêvent de produire leur propre aliment (voir notre article sur le sujet :https://bioponi.com/2021/10/27/produire-son-aliment-en-aquaponie/), gérer leur propre écloserie, ou s’occuper seul d’une gamme de transformation très large ou de la commercialisation d’une large gamme de produits à des cibles client très diversifiées. Gagez que cela rend les projets plus irréalistes qu’ambitieux.
La préconisation BiOPONi : Il faut sous-traiter ce qui sort de votre champ de compétence (sous réserve d’être à une échelle acceptable pour cela) et constituer une équipe polyvalente et complémentaire (ce qui imposera souvent une échelle de projet plus importante que prévue).
Pensez également à rendre votre projet transmissible… Sans transmission, point de durabilité !
Etudier son projet c’est étudier son marché, sa faisabilité, sa rentabilité, ses besoins et son installation.
Etudier le marché c’est savoir quoi vendre, sous quelle forme, à quel prix, en quelle quantité et à qui. C’est l’étape cruciale sur laquelle reposeront toutes vos hypothèses de rentabilité. Si ce travail est incomplet ou trop approximatif vous risquez de produire sans pouvoir vendre… ce qui est très difficile moralement au-delà de l’aspect économique.
Etudier la faisabilité va de paire avec la rentabilité, il ne sert à rien de monter un projet qui ne pourra pas être au moins amorti. Il s’agit là d’adapter votre matériel à votre contexte et opter pour le plus efficace, le plus ergonomique, le plus résistant, le plus économique ou le plus écologique. Chaque projet est unique et il convient de trouver la solution qui vous convient. Cette étude permet également de dérouler ses plans de production aquacole et végétal, de définir les itinéraires techniques et d’établir les besoins en main d’œuvre.
Enfin, étudier l’installation de son projet c’est identifier les acteurs techniques et administratifs locaux qui vous permettront (ou vous interdiront) de monter votre ferme aquaponique mais aussi de planifier la réception, le montage et la mise en production de votre ferme.
Se lancer sans études préalables revient donc à faire l’impasse sur un travail de préparation qui conditionne la réussite d’un projet.
La préconisation BiOPONi : Passez par un bureau d’études compétent pour concrétiser vos plans ou formez-vous et prévoyez plusieurs mois de travail sur ces dossiers (donc des ressources financières suffisantes en attendant). Eviter les mauvaises surprises et vous appuyer sur des structures expérimentées vous fera économiser de l’argent et un temps précieux pour un projet à vocation commerciale.
Contactez-nous pour réaliser votre étude ou accéder à nos formations :