Qu’est-ce que l’aquaponie ? Qu’est-ce qu’une ferme aquaponique ?

Aquaponie définition

Beaucoup se sont essayés à donner une définition de l’aquaponie et chacun y va de sa nuance en prenant le risque de limiter les formes d’aquaponie qui sont aussi diverses que les productions possibles ! 

Les définitions les plus générales sont parfois les meilleures et à ce titre linternaute.fr tient une définition plutôt efficace : 

« Culture de végétaux réalisée en parallèle avec un élevage de poissons : les déjections des poissons sont utilisées comme engrais pour les plantes. »

A ceci près que nous pourrions aller plus loin en parlant d’élevage aquacole plutôt que d’élevage de poissons exclusivement. En effet, on peut très bien imaginer faire de l’aquaponie avec de la crevette par exemple ! Et que le terme « déjections » limite la valorisation des effluents aquacoles aux matières solides, alors qu’il s’agit d’une valorisation des rejets solides ET dissous de l’élevage. 

En 2021, la FFDA (Fédération Française D’Aquaponie) promeut une aquaponie hors-sol : 

« L’aquaponie est l’association d’un élevage aquacole recirculé en eau douce ou salée à la culture hors-sol de plantes. Des bactéries recyclent les effluents d’élevage en nutriments pour les plantes » 

Elle définit aussi 3 sous-classes d’aquaponie ajoutant encore plus de confusion sur un terme qui déjà est méconnu du grand public.

A notre sens, la définition de l’aquaponie doit pouvoir rassembler plutôt qu’exclure et s’ouvrir à la diversité des formes d’aquaponie non-référencées ou en devenir ! 

Il s’agit finalement, comme son terme l’indique, d’une combinaison de l’aquaculture avec la culture de végétaux. 

Qu’est-ce qu’une ferme aquaponique ?

Comment définir ce qu’est une ferme aquaponique ? Faut-il légiférer pour favoriser des bonnes pratiques ? Faut-il créer un label indépendant garantissant la qualité de la production ? Pour la pérennité de la filière, il est important que les fermes aquaponiques soient vertueuses et le prouvent ! 

Selon nous, la définition d’une ferme aquaponique doit permettre l’innovation et s’ouvrir au champ des possibles. 3 points nous paraissent alors essentiels pour définir ce qu’est une ferme aquaponique : 

• Productions : Avoir une production végétale et une production aquacole, 
• Partage des Flux : L’eau d’élevage, même en partie, doit servir à alimenter la production végétale,
• Chiffre d’affaires : 
  • Le chiffre d’affaires de la ferme doit principalement être issu de la vente de ses productions, 
  • Les chiffres d’affaires issus des ventes animales et végétales ne doivent pas être exagérément déséquilibrés. Par exemple, le chiffre d’affaires d’un des 2 compartiments ne doit pas être inférieur à 10% du chiffre d’affaires total généré par le système aquaponique. 

Ces principes de base permettent d’éviter les abus quant à l’activité mais ne garantissent pas la qualité de la production ou la vertu d’un système de production. Pour cela, il est nécessaire d’établir un cahier des bonnes pratiques dans une ferme aquaponique. 

Bonnes pratiques

L’aquaponie bénéficie aujourd’hui d’un vide juridique. Il est interdit d’utiliser des eaux de process d’animaux terrestres pour irriguer des végétaux destinés à la consommation humaine ; en revanche rien n’est encore décidé sur les eaux de process aquacoles. Ces règles pourraient changer si des scandales sanitaires éclataient dans le (encore) petit monde de l’aquaponie ! 

Ainsi, un cahier des bonnes pratiques pourrait permettre aux professionnels de la filière d’éviter les dérives en prônant par exemple : 

• L’utilisation de matériau de qualité alimentaire, 
• L’observation d’une durée de production minimum pour l’élevage,
• L’utilisation d’engrais organiques, 
• La consommation de moins d’une calorie fossile pour produire une calorie alimentaire, 
• La consommation de maximum X litres d’eau par kilogramme de produit aquatique, 
• La protection biologique et intégrée, 
• La biosécurité comme priorité, 
• Etc.

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