En visitant notre site, vous acceptez notre politique de confidentialité concernant les cookies, le suivi, les statistiques, etc. Lire la suite
Si les techniques de cultures hors sol limitent la prolifération de pathogènes des végétaux, notamment les organismes d’origine telluriques (nématodes, limaces, champignons, bactéries etc.) ou des adventices, les productions végétales en aquaponie connaissent tout de même leur lot de bioagresseurs.
En s’inscrivant dans un mode de production vertueux, intégrant des compartiments sensibles aux modifications physico-chimiques de l’eau (élevage, filtre bactérien), l’introduction de pesticides dans un système aquaponique, qu’ils soient d’origine biologique (pyrèthre végétal, huiles essentielles, savon noir etc.) ou de synthèse, est à éviter voire à proscrire !
Ainsi, la première étape du biocontrôle consiste à limiter l’introduction et le développement des pestes notamment en travaillant dans un milieu parfaitement isolé et cloisonné : serre étanche, sas en entrée, matériel dédié au compartiment, cloisonnement par variétés etc… Il convient malgré tout de conserver des foyers (capucines, œillet d’indes, …) qui vont servir à la fois de zones sentinelles pour détecter des ravageurs et surtout pour conserver des proies aux auxiliaires, qui peuvent se retourner contre vos cultures en cas de raréfaction de leur alimentation de base.
En parallèle, nous vous préconisons de favoriser un biotope puissant autour de vos zones de production via l’utilisation de bandes florales, d’abri à insectes etc… cela favorisera un écosystème diversifié où se développeront ravageurs, prédateurs et pollinisateurs, qui finissent toujours par trouver une voie d’entrée dans vos productions.
Certains auxiliaires de culture ou « agents biologiques » (acariens, microguêpes, chrysopes, macrolophus, coccinelles, champignons, nématodes, bactéries etc…) sont des alliés précieux lorsqu’il s’agit de réguler les populations de ravageurs. Au sens large du terme, les auxiliaires de cultures sont des organismes vivants qui fournissent des services écosystémiques permettant de faciliter la production agricole. Ils remplacent tout ou partie du travail et des intrants apportés par l’agriculteur. Les insectes pollinisateurs (abeilles, bourdons etc.), par exemple, assurent la fécondation et la fructification des plantes. En termes de contrôle biologique d’autres organismes, par leur mode de vie, de développement et/ou d’alimentation, sont des ennemis naturels des organismes nuisibles au bon développement des cultures. On en distingue trois types (Marine MASSON, 2018) :
Le biocontrôle peut également faire appel aux biotechnologies en utilisant des médiateurs chimiques (phéromones et kairomones) pour piéger les ravageurs ou perturber leur reproduction. Ceux-ci ont une très grande spécificité d’action et n’impactent pas la santé des abeilles et autres pollinisateurs (L’Agresseur trompé, Les Médiateurs Chimiques, s.d.).
Malgré la complexité de sa mise en œuvre, qui requiert un contrôle spécifique ainsi qu’une identification précise des organismes nuisibles et de leurs prédateurs ou parasites, et bien qu’il soit souvent coûteux, le contrôle biologique s’avère le plus souvent très efficace pour réguler les populations de ravageurs. Il présente également l’avantage d’être non toxique et non pathogène pour la faune, l’homme, et les organismes qui ne sont pas directement liés au ravageur ciblé (Janelle Hager, 2021). Il exige cependant un suivi régulier (comptage des pathogènes et des auxiliaires) afin de maintenir un équilibre dans le ratio proies/prédateurs. Pour cela, vous pouvez compter sur des partenaires comme Koppert ou Biobest dont les techniciens planifieront un plan de lâchers et de lutte annuel en fonction de vos productions, et l’ajusteront avec vous en fonction de votre contexte, des bio-agresseurs relevés et de l’efficacité des solutions employées. Il est donc primordial de mettre en place ce suivi des ravageurs et des solutions, des applications ont été développées en ce sens et même des outils de détection et de comptage automatiques sont en cours de développement, adossés à de l’intelligence artificielle pour un pilote très fin de votre protection biologique et intégrée.
En France, l’utilisation de mécanismes naturels dans le cadre de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures, est encadrée par le code rural et de la pêche maritime. La liste des macro-organismes non indigènes, utilisés pour protéger les plantes des bio-agresseurs, dispensés de demande d’autorisation d’entrée sur le territoire et d’introduction dans l’environnement, figure en annexe 1 de l’arrêté du 26 Février 2015. En parallèle, une liste publiée par note de service, actualisée mensuellement par le ministre chargé de l’agriculture, répertorie les produits phytopharmaceutiques de biocontrôle autorisés sur le territoire.
Dans un marché en pleine expansion, de nombreux acteurs du biocontrôle proposent aujourd’hui des solutions et formations adaptées à vos besoins. Contactez-les dès le lancement de votre ferme afin de sécuriser une des clés de réussite de vos productions végétales.
Pour en apprendre davantage sur les enjeux et les solutions de protection biologique et intégrée, participez à nos prochaines formations.
Janelle Hager, L. A. (2021). Manuel de production de l’aquaponie : manuel pratique pour les cultivateurs.
Marine MASSON. (2018). Les Auxilliares des Cultures, les connaître et les favoriser. Récupéré sur Chambre d’Agriculture du Puy de Dôme: https://aura.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/National/FAL_commun/publications/Auvergne-Rhone-Alpes/Auxiliaire_des_cultures_-_Decembre_2018.pdf
Normandie, C. d. (s.d.). L’Agresseur trompé, Les Médiateurs Chimiques. Récupéré sur Chambre d’agriculture de Normandie – Ecophyto: https://normandie.chambres-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Normandie/506_Fichiers-communs/PDF/ECOPHYTO/ecophyto-mediateurs-chim.pdf
https://ecophytopic.fr/abaa/piloter/auxiliaires-des-cultures-base-documentaire-abaa
https://agriculture.gouv.fr/sites/default/files/documents/Guide_biocontrole_cle0417eb.pdf
Formez-vous dès maintenant
Lisez nos articles
Demandez-nous conseil